L'acte de demande
En résumé des articles précédents, nous pouvons tout demander, encore et toujours, à temps et à contretemps ... "priez en tout temps, dans l'Esprit" nous dit saint Paul (Ep 6,18). Notre responsabilité d’être humain est de demander, pour nous, nos proches, nos contemporains, les défunts ... Une fois la demande faite, notre devoir est accompli. C’est une réelle libération et une grande paix qui s’installe là où l’angoisse pouvait devenir envahissante.
Même si les préoccupations demeurent, nous nous sommes positionnés à leur sujet. Nous avons pris du recul en les confiant à un autre. Nous nous sommes mis en distance par rapport à elles car nous les avons confiées à un ami du Ciel, dans un acte de demande et d’abandon. C’est donc à présent à lui de prendre ces soucis en charge. La résolution du problème ne dépend plus uniquement de nous mais en priorité de celui à qui on l’a confiée.
Prenons l’exemple de Marie qui reprend celui de Jésus. Tous deux nous adressent une demande : celle de demander. Ils nous le disent, chacun à leur manière et nous laissent ensuite la liberté de répondre à cet appel.
Attention ! Ne pas confondre la demande sans relâche et le harcèlement. Il est une forme de demande qui peut devenir obsessionnelle et nous enfermer dans notre souci. Il ne s’agit plus véritablement d’une demande ouverte qui laisse la place à l’autre pour répondre à sa convenance, mais plutôt d’une exigence rigide ou d’un caprice.
En suivant les 5 pistes du précédent article, nous devons être conscients que notre demande pourra être exaucée ou refusée (piste 1). La réponse ne nous appartient pas. Nous ne sommes pas dans une logique de rentabilité de nos demandes et de taux de demandes exaucées. D’ailleurs, comme le rappelle Sardine (piste n° 2), si la réponse à notre demande tarde à venir, restons ouverts et confiants, celle-ci se manifestera peut-être plus tard et peut-être d’une manière que nous n’attendions pas. Quoi qu’il en soit, il est certain que nous aurons des grâces particulières pour surmonter le souci confié.
Jésus nous promet que, si nous demandons, nous recevrons ... l’Esprit Saint qui donne la force, l’intelligence, ... (piste 3). Marie précise sa manière à elle de nous exaucer : elle nous enverra des grâces comme des rayons lumineux (piste 4). Alors, sans craindre de faire de l’ombre à Jésus et Marie, demandons tout simplement à St Joseph de nous venir en aide (piste 5).
Le premier pas dans l’acte de demande est celui de la demande balbutiante. Saint Paul nous dit que l'Esprit Saint vient prier en nous "en des gémissements ineffables" (Rm 8, 26). Cela peut être le cri fragile du bébé qui gémit son besoin, une sorte de réflexe humain de survie, un peu comme ce berger de Cotignac qui mourait de soif et à qui St Joseph est apparu en faisant jaillir pour lui, une source d'eau pure. Si quelqu’un lui répond avec amour, le demandeur sera conditionné pour demander à nouveau, avec confiance et insistance cette fois-là et il finira par témoigner sa reconnaissance à la personne ayant pris soin de lui.
Avec vous Saint Joseph, il en va de même : on peut vivre sa religion ou ne croire à rien, il suffit de s’adresser à vous tout simplement, sans forcément bien comprendre votre statut actuel, et d’attendre de recevoir un coup de main. Un jour peut-être, si votre enfant aspire à des biens plus spirituels, vous le conduirez vers des sommets célestes ...
Pour ceux qui n’ont pas la Foi et qui ne vous connaissent pas, voici une approche cartésienne en 3 temps : demande – exaucement- remerciement. La personne qui ne croit en rien pensera qu’il s’agit d’un bienheureux hasard si elle est exaucée. Le remerciement sera donc pour elle, un acte de justice a priori : j’ai demandé une grâce par le nom de St Joseph – je constate que ma demande s’est réalisée – je ne fais pas le lien entre les deux évènements mais je peux cependant avoir une pensée reconnaissante du fait même que ma demande s’est réalisée. Si c’est en invoquant St Joseph que l’on a été exaucé, il est logique de remercier St Joseph.
La personne qui a la Foi, vous remerciera naturellement car elle fera le lien entre l’acte de demande et votre réponse.
méditation sur la prière par un grand témoin contemporain de la Foi - le cardinal Sarah :
"La prière n'est pas un moment de magie qui consiste à présenter telle ou telle doléance pour améliorer notre bien-être. Le silence intérieur nous permet d'écouter la prière de l'Esprit-Saint qui devient la nôtre ... si nous sommes dans le silence mystérieux de l'Esprit Saint, nous sommes certainement écoutés parce que nous disposons d'un coeur qui écoute ... (passage sur la prière non exaucée - voir article si je ne suis pas exaucé) ... La prière comme toute amitié, demande du temps pour se consolider. La prière est donc une école parfois difficile ..."
"Dieu ou Rien" - cardinal Robert Sarah - Ed. Fayard - oct 2015 - p. 174
Voici une formule qui a fait ses preuves depuis 2000 ans :
La tradition de la neuvaine de prière remonte à celle vécue initialement par les Apôtres autour de la Vierge Marie après l’Ascension : « Tous d’un même cœur étaient assidus à la prière, avec quelques femmes dont Marie mère de Jésus » (Actes 1-14). Leur prière d’appel au Saint-Esprit promis par Jésus à l’Ascension dura 9 jours, du vendredi après l’Ascension au samedi veille de la Pentecôte. Et elle fut exaucée au-delà de toute Espérance.
1ère étape :
Réciter pendant 9 jours d’affilée, les prières demandées. C’est une prière simple (on ne la récite qu’une fois dans la journée). C’est une prière de demande humble et confiante. C’est une prière persévérante qui demande de l’attention ; en effet, si on oublie de dire sa prière un jour, il faut recommencer la neuvaine au début pour pouvoir bénéficier des grâces spécifiques à la neuvaine.
2ème étape : la grâce du 10ème jour :
Une fois sa neuvaine accomplie, nous passons le relai au Ciel, dans ce cas, passer le relai à St Joseph. C’est un exercice spirituel plus difficile. Cette étape est l’occasion de se détacher de sa demande. Notre demande n’est pas un caprice pour lequel on ferait pression sur Dieu. Le Christ nous enseigne par exemple, l’abandon à la volonté du Père : « non pas ma volonté, mais la Tienne ». Si la demande n’est pas exaucée, patienter dans l’abandon en prenant de la distance. Saint Joseph nous exaucera à sa manière.
3ème étape :
Action de grâce et témoignage. Il est important d’être attentif à la manière dont nous sommes exaucés dans notre demande. Ensuite, remercier à sa façon par une prière spécifique, la meilleure pour les Chrétiens étant l’Eucharistie qui signifie action de grâce. Enfin, nous pouvons parler des faveurs reçues à l’occasion de discussions sur ces sujets ou envoyer un compte-rendu de sa prière exaucée pour rejoindre ceux déjà publiés sur ce blog :
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